LA GARE S.N.C.F.

Le XIXème siècle, siècle de la révolution industrielle, a profondément transformé notre région. L’Est de l’Ostrevant dont Bouchain est la capitale, est le plus concerné par cette évolution soudaine tandis que l’Ouest conserve son aspect rural. Le trafic fluvial sur l’Escaut est devenu particulièrement intense.

Bouchain est toujours contenu dans son enceinte fortifiée qui pose de sérieux problèmes de circulation dans le sens Nord-Sud.

Les Portes et Pont-levis nombreux et étroits en sont la cause. La poste aux chevaux se charge d’assurer les communications avec l’extérieur en direction de Douai, Cambrai, Valenciennes, depuis 1600.

Un événement important va venir troubler la quiétude de la vieille cité. Un décret du 18 février 1862 accorde la concession du chemin de fer d’intérêt général de Busigny à Somain et Douai par Bouchain. La Capitale de l’Ostrevant va être reliée aux lignes internationales de la Belgique et de l’Allemagne. La mise en exploitation s’effectuera en 1856.

L’orgueil des petits Bourgeois de la Cité est à son comble car il est prévu que leur gare sera complètement différente des autres du réseau. En effet, son architecture rappellera que la ville franche de Bouchain est une ville fortifiée. Sur chacun de ses pignons Est et Ouest, on distinguera :

- deux magnifiques arcatures superposées rappelant bretèche et mâchicoulis ;

- deux tours crénelées flanqueront ces ouvrages et porteront hautes meurtrières

- en retrait, une tour à section polygonale symbole du pouvoir temporel (pouvoir civil)

 

La construction a été épargnée durant les deux guerres mondiales et a conservé son aspect originel. Cependant, le pignon ouest particulièrement sollicité par les intempéries (sans doute) a subi quelques dégradations et modifications. 

Texte de Maurice Bétrancourt,

 

LE PETIT TRAIN

L’une des singularités sympathiques de notre ville, autrefois, était son petit train. Il apparaît le 25 octobre 1911 et consacrait tous ses efforts au transport des voyageurs jusqu’au 1er février 1929, puis des betteraves jusqu’en 1952.

Il assurait la liaison Cambrai-Lourches via Paillencourt-Marquette et Mastaing. Sa gare était située juste en face de la salle Jeanne d’Arc et sa ligne parcourait la rue du Hainaut, traversait la rue L.Piérard pour gagner Mastaing par la rue Gillis. On l’appelait Deibler* parce qu’en 1930 il avait été responsable de 2 accidents mortels à la station « le dernier sou ».

Son arrivée et son départ étaient signalés par une série de coups de sifflet stridents, un ballon de fumée épaisse copieusement chargée de particules de charbon tenaces et un nuage de vapeur d’eau bleutée.

Les gamins d’alors se fabriquaient de superbes couteaux en plaçant de gros clous sur les rails. C’était l’industrie du « forgeage à la loco »

La ligne disparaître en 1952 avec la fermeture de la distillerie de Marquette. Un service d’autobus avait été mis  à la disposition des voyageurs dès le 15 juillet 1932 et était assuré par  la Sté Gorges Lespagnol.

 

 

Texte de Maurice Bétrancourt