BOUCHAIN     VILLE FORTIFIEE

Située au confluent de 2 rivières importantes: L'Escaut et la Sensée.

Bouchain est "constitué" de 2 parties:

  -  la ville haute avec ses fortifications

  -  la ville basse qui,autrefois, était plutôt marécageuse.

Bouchain est traversé par le canal de l'Escaut : les eaux des fleuves Escaut, la Sensée et la Scarpe y furent canalisées ; les rives y sont luxuriantes et généreuses et abritent quantités d’espèces végétales peuplées d’oiseaux qui assurent « la sonorisation de ces lieux d’exception » . 

Divers plans d'eau s'y trouvent :

- le Grand Large sur les communes de Bouchain, Etrun, Paillencourt et Hordain, est utilisé par la base nautique qui porte le nom de Bassin Rond (du nom de l'ancienne écluse ronde qui existait jusqu'en 1853 environ) ;

- d'anciens fossés innondables des fortifications, et anciennes clairs (marais artificiels creusés pour l'extraction de la troube) , entretenus pour la pêche ou la chasse aux gibiers d'eau.

 

Bouchain était autrefois une ville de 2 garnisons, 2 casernes y étaient installées avec tertain de manoeuvre et arsenal jusqu'à la 1ère guerre mondiale.

L'hôpital militaire ( en ville basse ) devint caserne de gendarmerie à cheval au 19ème siècle.

Sa situation sur l'Escaut où vient se jeter son affluent, la Sensée, les routes et voies d'eau qui la relient aux autres communes, en font un lieu de passage obligé ; la proximité d'une frontière et celle du camp de César font de cette ancienne cité lacustre, Castrum des romains, la porte des invasions.

 

De ce fait, Bouchain est intimement lié à tous les évènements militaires qui se sont succédés dans notre pays depuis l'époque la plus reculée.

Comprise à l'origine dans la province du Hainaut où les nerviens avaient séjourné, Bouchain est la capitale du comté d'Ostrevant et le siège d'une châtellenie groupant 67 villages.

Sa fondation en tant que ville, remonterait à l'an 691 et serait dûe à Pépin d'héristal, maire du palais d'Austrasie.

 Pépin II de Héristal est le fils de Pépin de Landen, père de Charles Martel, grand-père de Pépin-le-bref et bisaïeul de Charlemagne.

 

LES 1ères EBAUCHES  DES  FORTIFICATIONS  apparaissent au 12ème siècle sous Baudouin IV l'Edifieur, qui fait ajouter une tour (celle qui nous reste) au château fortifié et aménage quelques fossés et murailles crénelées selon les règles de l'architecture militaire de l'époque, la ville haute est alors considérée comme une véritable citadelle.

 Ces fortifications vont évoluer avec le progrès et l'apparition de l'artillerie à feu.

Cette petite place forte appelée "la clef des Pays-bas", acquit sa réputation grâce à son système de défenses par inondation commencé au XVème siècle et constamment amélioré aux cours  des siècles.

Les barrages de Bouchain permettaient d'inonder les vallées de l'Escaut et de la Sensée d'une façon parfaite, en moins d'une semainen et d'interdir efficacement l'accès de la place au sud et à l'ouest.

Ce système de défense atteignit la perfection après les travaux de fortifications en ville basse au XVIIème siècle.

Le système d'inondation des fossés n'eut pas à servir durant les principaux sièges et pour la dernière fois en 1870, pour la ville même.

Mais les eaux, retenues derrière les barrages et lâchées rapidement sauvèrent à 2 reprises la ville de VALENCIENNES assiégée en 1656 et 1793.

 

PETITE  CHRONOLOGIE  DES CONSTRUCTIONS  DES  FORTIFICATIONS

LOUIS XI, assiégeant la place faillit être tué.

FRANCOIS 1ER la brûla.

CHARLES QUINT la fortifia puissamment: dès 1532 : il fit ceindre la ville haute de murailles de courtine avec 4 bastions, d'un fossé large et profond, le tout couvert par quelques ouvrages détachés.

Ces ouvrages résisteront jusqu'à leur démantèlement en 1893.

En 1676, les armées de LOUIS XIV prennent Bouchain avant d'attaquer Cambrai et Valenciennes ; VAUBAN y modernise les défenses avec la construction de la poudrière et de la caserne (1687).

La tour est à l'apogée de sa puissance militaire.

Pendant 2 siècles, la tour restera sans modification.

En 1738, on fit une dernière tentative pour lui donner plus d'utilité.

En 1739, 1740, pour loger l'état-major en temps de siège, après avoir enlevé la terre qui emplissait l'édifice, on construisit les splendides cloisonnements voûtés sous trois niveaux, à l'épreuve des bombes.

En 1850, le Génie,en procédant à une série de ravalement des murs, fit disparaître de la face sud les armes de Charles Quint et de Marguerite d'Autriche qui s'y trouvaient encore.

Un  petit beffroi et sa cloche disparurent aussi.

 En 1939, les soldats du Génie enlevèrent la couche de terre et renforcèrent la couverture initiale d'une châpe de béton armé de 1m25, comme protection contre les bombardements, et l'état-major occupe les 3 niveaux.

 

 

PRINCIPAUX VESTIGES QUI SUBSISTENT DE NOTRE PLACE-FORTE APRES LE DEMANTELEMENT COMMENCE EN 1892 :

  

  -   La Tour d'Ostrevant du 12ème siècle (classée  aux monuments historiques en 1981)

  -   La poudrière  attenant à la Tour : 1687 (classée de même que la tour)

  -   Le bastion des forges avec une partie de la courtine sud, vestiges visibles le long du canal, face à la médiathèque :  16ème siècle

  -   Les galeries souterraines, anciennes galeries de Contrescarpe et ses contremines sous la ville haute

  -   Les 2 caves sous la place Timothée Trimm (ancienne place d'arme)

  -   Le masque casematé  19ème siècle

  -   Les anciens fossés de fortifications en ville basse, nommés de nos jours Grand Large et Petit Large : 19ème siècle.

  -   Le fort-noir

  -   L'arsenal (salle des fêtes)

 

 

 

LES  ACTIONS  MISES  EN  OEUVRE  POUR  LA  SAUVEGARDE  DU  PATRIMOINE

 

L'association "Les amis du musée et de son histoire" créée le 12 mars 1972, a aménagé en musée le 1er étage de la Tour d'Ostrevant

 

En décembre 1974, ouverture du rez-de-chaussée de la tour où sont exposés principalement les outils des métiers anciens.

 

1981; la Tour et la Poudrière sont classées aux monuments historiques

 

1982, travaux à la poudrière: nettoyage de la vôute avant la pose d'une bâche. A l'intérieur, évacuation de la terre qui couvrait de sol de

part et d'autre de l'allée centrale : découverte d'un puit.

 

1984:  les militaires du contingent de CS2 de Cambrai en manoeuvreau Bassin-Rond déblaient la partie boisée du Bastion des Forges, des casemates sous la courtine .

Dans la Tour d'Ostrevant, dégagement de la partie supérieure de l'escalier en colimaçon, bouché à la suite d'un effondrement causé par l'infiltration

des eaux de pluie au niveau de l'implantation de la sirène sur la plate-forme.

Ouverture et dégagement de la poterne murée depuis la construction de la passerelle de halage démontée en 1902.

 

1985 : déblaiement de la maison natale de Timothée Trimm, l'ensemble du bâtiment et plus particulièrement la cave, la galerie souterraine

et les 2 salles voûtées (16ème siècle)

 

1986 : après achat par la ville de l'ancienne maison Bourgeois (rue Gillis) bâtie sur les salles du masque casematé est (19ème siècle), déblaiement

et aménagement pour visite du public.

 

1993 :  les travaux de réfection de l'escalier sont ajournés

           démarches pour empêcher la  démolition de l'ancien hospice Dronsart (1872)

 

1994:  inauguration de l'accès au 2ème étage de la tour après les travaux de réfection de l'escalier extérieur. Les plans du relevé de l'ancien donjon y étaient exposés , ainsi que lesplans de la Tour avant l'aménagement du 18ème siècle.

  * l'accès de ce niveau est fermé depuis 2004 par mesure de sécurité.

 

1995 :  travaux de présentation du musée au rez-de-chaussée, entretien du matériel à transférer dans la poudrière.

 

1996 :  modification de la présentation au rez-de-chaussée de la Tour, et installation d'une partie des anciens métiers.

 

1997 :  la municipalité ferme  la poudrière au public.

 

2004 :  fermeture de l'accès au second étage de la tour , l'escalier étant jugé dangereux

 

2013 :  l'association BOUCHAIN PATRIMOINE signale à la municipalité l'abandon total du fronton de l'ancien hospice Dronsart dans le jardin de la maison de retraite, et son exposition aux intempéries.

La municipalité a affirmé que ce fronton serait préservé et restauré à la fin des travaux de l'EPADH,  tout comme les grilles d'origine de cet ancien hospice.

Dépôt de l'enseigne publicitaire Stockéa, près de la tour qui défigure ce site historique, ordonné par Mr le sous-préfet.

 

2018 : suite à la décision de la SNCF de démolir la gare, des actions furent menées (pétition en ligne initiée par notre asso, reprise par M.Dudzinski qui a su fédérer de nombreux partenaires) pour sa préservation. 

2019 : le 28 juin, la gare est inscrite sur la liste des Monuments Historiques, 

 

2020 : pose d'un filet de protection sur certains côtés de la Tour, suite à la chute de pierres (le site est dangereux ! )

 

2020/2021 : démolition du vieux bâtiment Stokea. Un parking devrait y voir le jour (dixit la municipalité)

       Redécouverte à cette occasion d'une cave sous la maison T.Trimm.