Il naquit à Bouchain le 21 juillet 1821, de Gabriel (journalier) et Adèle Daulher (couturière).

Il habitait ville basse "dans une petite maison située en face de celle qu'habitait jadis le docteur Dronsart" (A.Leigniel).

Très vite, la famille part à Paris pour la naissance du 3ème fils, Alfred, né en 1835. Léopold a alors 14 ans.

La famille ne roule pas sur l'or, et le père aurait voulu que ses fils aient un métier ; mais Léopold et son frère Gabriel ne parlent que d'art : Gabriel aimerait sculpter, et Léopold ne jure que par le dessin et la peinture. Pour le père ce sont des métiers de fainéants, les 2 frères se débrouilleront seuls.

 

Ils fréquentent à Paris des jeunes gens unis par la même vocation culturelle. Sans le sou, ils espèrent en leur future réussite.

Ils font partie d'une association "les buveurs d'eau", ainsi nommée car ils n'ont pas assez d'argent pour se payer une autre boisson.

Ils vivent de peu, ont souvent faim , ont froid, et monnayent quelques oeuvres.

Leurs amis sont :

- Murger (qui écrira un livre à succès "la vie de bohème", dans lequel il décrit la vie de ces jeunes gens ; Gabriel est "le christ", et Léopold "le gothique")

- Pottier, qui écrira les paroles de l'Internationale.

- Chintreuil, peintre, amis intime des frères Desbrosses.

 

Les jeunes gens fréquentent les cours d'artistes. Léopold fut ainsi l'élève de Paul Delaroche et Camille Corot, en compagnie de Chintreuil.

 

Le 3ème frère est également attiré par la vie d'artiste. Son père ne l'entend pas ainsi, et le met en apprentissage chez un tapissier en 1848. Alfred réussit à se faire renvoyer et rentre chez lui où il passe son temps à dessiner.

Mais Alfred finit par s'enfuir de chez ses parents. Il cherche refuge chez Léopold qui refuse de l'accueillir. Alfred va alors chez Chintreuil, rue de Seine, qui finit par l'accepter. ALfred tient alors l'atelier en ordre, et fait son apprentissage avec "son maître", et fait des coloriages pour gagner quelques sous.

Chintreuil a 35 ans, et Albred 14. Ils resteront ensemble jusqu'à la mort de Chintreuil. Ce dernier acquiert une petite renommée, expose, et commence à vendre. Les 2 amis peuvent alors acquérir une maison à Septeuil, dans le Mantois, où en été des amis peintres les rejoignent. Léopold en fait partie.

 

Le 7 juin 1866, Léopoldépouse à Paris 14è Sélestine Pounot (née en 1820), fille d'Antoine et de Jeanne Baptiste Marmet originaires de Haute Saône, et veuve de François Rousseau dcd en 1863.

Il s'agit de son 2nd mariage : il avait épousé Joséphine Antoinette Avet, dcd en 1854. (précisions visibles sur l'acte du 2nd mariage). On apprend également sur cet acte que ses parents vivent séparés, mais ne sont pas divorcés.

 

 

 

 

SON OEUVRE

 

Léopold habitait rue du Cherche-Midi, et continue sa vie de peintre et d'aquafortiste à Paris. Il a exécuté beaucoup d'eaux-fortes (procédé de gravure en taille douce sur une plaque métallique à l'aide d'un mordant chimique (un acide))dans lesquelles il peut montrer son art du dessin et des rendus de lumière et d'ombre. 

Il expose pour la 1ère fois au Salon de peinture et de sculpture de Paris en 1848, une huile sur toile "La Rencontre". 

En 1850, au Salon, il expose une aquarelle "Paysage, effet du soir".

En 1852, il expose une huile sur toile "Paysage, effet du matin".

En 1859, il montre 2 toiles dont "Les bords de la Briève, effet d'automne".

En 1862, il est membre de la Société des aquafortistes.

 

En 1863, il peut exposer au Salon sa première eau-forte "La Mare aux grenouilles" . Mais il fait sécession en exposant au "Salon des refusés" (qui se tenait pour la 1ère fois à Paris) deux oeuvres : une peinture "Paysage, soir d'automne", et une gravure "Waterloo épisode du chemin creux d'Ohain".

Sur les ordres de Napoléon III, ce nouveau salon prit le jour ; en effet, Napoléon s'était ému que beaucoup d'oeuvres présentées au jury du Salon avaient été refusées, et qui selon lui étaient de qualité et auraient mérité d'être acceptées. Le "Salon des refusés" était né.

Dans ce même salon furent exposées des oeuvres de Manet, de Whistler, ... Léopold y exposa également "soir d'automne" et "Waterloo".

 

 

Léopold a surtout peint des paysages de Normandie, d'Ile de France, sous des lumières crépusculaires, avec des rendus atmosphériques très intéressants.  Son style est resté classique, dans la lignée de Corot dont il fut l'élève. Il a également peint la région de Mantes, où il rejoignait son frère et son ami Chintreuil à Septeuil. 

 

Ces artistes étaient perçus comme "des fainéants ou des malades", comme le père de Léopold ; en effet, les paysans les voyaient "nouveaux marcheurs bizarres" qui sortaient de chez eux pour aller chercher le motif à peindre. 

Léopold aurait d'ailleurs reçu un jour une pierre lancée contre lui, alors qu'il avait grimpé sur une butte avec tout son attirail, d'où il voyait un parc avec des arbres intéressants au plus haut point.

 

En 1870, Léopold est témoin du siège de Paris, et en tirera des aux-fortes. Jean (surnom donné à Alfred) fera également des tableaux du siège, bien qu'apparemment il ne fut pas présent à Paris lors des évènements.

 

En 1885, 1895 et 1900, Léopold recevra des médailles pour ses gravures. 

En 1895, Lefort fera son portrait.

EN 1896, il est vice-président de la Société des aquafortistes français.

En 1905, il reçoit la Légion d'Honneur.

 

A lépoque de Leignel (1905) deux eaux-fortes de Léopold figuraient au catalogue du Musée de Valenciennes (num 677 et 678).

Dans son essai de biographies bouchainoises, Leignel cite un critique au sujet des peintures de Léopold : "Desbrosses a ses ciels, ses bois, ses rochers, ses eaux, ses lumières qui forment un tout harmonieux ; il a un genre libre, sauvage, fantastique, qui rend ses études peintes charmantes et particulières ; il a produit plus de cent vingt tableaux que la postérité reconnaître plus tard comme tableaux de maître"

 

Léopold peurt le 21 janvier 1908, au 7 rue Etienne Dolet, à Arcueil ; il était domicilié à Paris rue de Coulmiers.

 

Portraits de Léopold

Deux oeuvres de Léopold