Les Risbourg

Peut-être avez-vous déjà entendu parler des Risbourg de Bouchain, qui possèdaient certains moulins, mais aussi un chateau qui a brulé au début de la guerre, et également une grand maison familiale qui tient lieu de nos jours d'hôtel de ville (rue Bocquet).

Les trois fils du Patriarche RISBOURG étaient mariés à de riches héritières belges. Aucun n’a eu de descendance. Tous les trois avaient une allure de Vieillard.

            ERNEST était bossu et habitait dans la Grand’Rue. C’était le plus doué.

            PAUL habitait le château de sa femme à Lewarde.

            JEAN  était notaire et son étude se situait à proximité du Tordoir.

         Le premier gérait le moulin.

         Le second ne se déplaçait qu’en voiture personnelle. Il était beaucoup moins assidu au travail que son frère.

          Le troisième était plutôt dépourvu d’imagination et de haute qualité. On le disait absolument nul. Il adorait se promener avec son chien dans le vaste parc de sa résidence, l’air absent. Son fidèle animal ressemblait à un étrange  lion mais, docile, il adoptait l’allure de son maître. « Madame JEAN », l’épouse de ce curieux personnage, était du genre fréquentable et les rapports de voisinage semblaient toujours convenables. Le couple émigra à Lourdes en 1935 où JEAN avait trouvé une occupation  bénévole dans les œuvres  de la Basilique pendant les pèlerinages

          Après la deuxième Guerre Mondiale la demeure du ménage d’ERNEST  est devenue l’HÔTEL de VILLE de BOUCHAIN et les dépendances, les locaux municipaux. L’ancien potager, le parc, l’orangerie et les écuries sont devenus le JARDIN PUBLIC de la COMMUNE. Les splendides écuries, très endommagées en Mai 40.et abattues, abritaient autrefois une douzaine de puissants Ardennais belges. Ces magnifiques chevaux assuraient les livraisons dans tout l’arrondissement.

En 1939, il restait un seul cheval épargné par considération pour Louis HENNIQUE, Palefrenier en attente de fin de carrière.

 

                            D’après l’Ouvrage intitulé

                            MEMOIRES de FAMILLE,  de Pierre BOCQUET

Les commandes de l’exploitation étaient, en fait, entre les mains d’Amédée BOCQUET, Directeur de l’Etablissement.

Un jour, le Chef de Gare de Bouchain prévient M. BOCQUET qu’un colis est à sa disposition, il s’agissait d’un cercueil contenant la dépouille mortelle de Jean RISBOURG.

L’acheminement pitoyable vers l’église et le cimetière s’est déroulé dans la plus stricte simplicité, deux personnes suivaient le corbillard. C’est ainsi que disparaissait le dernier maillon de la Famille RISBOURG.

                Avant la Première Guerre Mondiale, Paul RISBOURG, avait fait construire un magnifique château à l’emplacement de la Place Turbié actuelle. En 1917, les Allemands se sont chargés de le détruire complètement par le feu. Ils l’avaient cependant transformé en « Kasino » dès le début de la Guerre, mais il leur fallait un spectacle dantesque pour assouvir leur  soif de barbarie.     

              M. BETRANCOURT,   11/ 07/2014