La mairie est par définition "l'appareil administratif d'une ville où d'une commune" qui est logé dans un bâtiment qu'on appelle "Hôtel de Ville", où "maison communale...bureau communal".

Le nom Mairie est utilisé dans les petites communes pour désigner ce bâtiment. 

C'est donc la taille de la ville qui determine le nom du bâtiment. 

Pourquoi ce titre me direz-vous ?

La mairie (en tant qu'appareil administratif) que nous connaissons aujourd'hui est en effet très récente : le choix du bâtiment actuel date d'après la 2nde guerre mondiale.

L'ancien Hotel de Ville était situé en ville haute, rue Robert Bertin, face à la

 pharmacie Esposito. 

Sur la 2nde photo, on peut voir à l'arrière "le pavillon des gardes", bâti en 1626 et qui fut la résidence d'un célèbre prince danois Guillaume de Hesse.

L'hôtel de ville subit de sérieux dégâts le 4 sept 1580 provoqués par la folie du Gouverneur de l'époque José Zoele. Les réparations ont été entreprises dès 1600 par le Gouverneur M.de Carondelet puis en 1731. L'édifice fut agrandi en 1754. En 1925 il fut complètement rénové.

Un violent orage avait détruit avant la 1ère mondiale un magnifique "campanile" (orgueil de l'édifice lui ausi symbolisant l'indépendance de la Commune). Sur sa façade sud était inscrit "Escaut et Sensée" pour bien marquer l'originalité de la commune.

Avant les rénovations de 1925, l'accès au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville se faisait par un "perron" qui occupait toute la façade sud de l'établissement. Il fallait emprunter l'un des deux escaliers latéraux pour accéder à la plateforme du perron. 

En 1925, ce perron à double escalier d'accès a été remplacé par un perron à balustres de luxe avec escalier axé au bâtiment, et s'épanouissant à la base pour en augmenter son raffinement.

La façade principale était agrémentée d'un "cadran solaire", petite touche de fantaisie redevenue très en vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Au RDC, se trouvaient deux entrées principales : celle de la salle de justice de paix à gauche, et l'accès à une salle spacieuse aboutissant au secrétarait, au local des gardes-champêtres et aux sanitaires à droite.

A l'étage se trouvaient la grande salle des mariages, sobre mais de très bon goût, la salle des archives et la salle des séances où s'assemblaient le maire et les conseillers.

Au  sous-sol la partie affectée au tribunal, c'était " l'asile de nuit".

Pendant la bataille de l'Escaut de mai 1940, l'hôtel de ville fut gravement endommagé (un char français avait pris position sur le perron, ce qui lui permettait de prendre en enfilade toute la Grand'Rue de la ville basse et aujuster ses tirs avec le maximum d'efficacité.). On voyait les traces des chenilles sur les marches.

Un "comité de guerre" fût créé dès la fin des combats de l'Escaut, afin de réorganiser l'administration de la ville détruite à 80% et jonchée de nombreux cadavres, et ce sous la pression de l'envahisseur.

Les dégâts du bâtiment étaient beaucoup trop importants, et décision fut prise de construire un baraquement provisoire sur l'esplanade de la ville basse, afin que les membres du comité de guerre puissent travailler normalement.

Le bâtiment sera détruit entièrement après la 2nde guerre.

La R.N. 43 fut également redressée après la guerre, et l'hôtel de ville devait donc être déplacé. Le bâtiment fut donc détruit.

sources : Maurice Bétrancourt - A.Leigniel

A Bouchain , nous trouvons de nos jours "La Mairie", rue Bocquet,qui était la Maison de la famille Risbourg.

L'ensemble comprenait également l'actuel Parc Municipal (rue Daix, rue parallèle à la rue Bocquet) qui était le jardin de la famille, ainsi que des écuries et une orangeraie.

Il faut dire que la famille Risbourg était riche, nous l'évoquons dans une autre page du site.

"La Maison de Ernest Risbourg devint l'Hôtel de Ville après la 2nde guerre mondiale, et les dépendances devinrent les locaux municipaux. 

L'ancien potager, l'orangeraie et les écuries sont devenus le "Jardin public de la commune". Les splendides écuries, très endommagées en mai 40 et abattues, abritaient autrefois une douzaine de puissants Ardennais belges. Ces magnifiques chevaux assuraient les livraisons dans tout l'arrondissement.

En 1939, il restait un seul cheval épargné par considération pour Louis Hennique, palefrenier en attente de fin de carrière"

(source : l'ouvrage "Mémoires de famille" de Pierre Bocquet)

"Le Chateau Risbourg fut construit par Paul Risbourg avant la 1ère guerre mondiale. Il fut détruit entièrement en 1917 par les allemands. Ils l'avaient cependant transformé en "Kasino" dès le début de la guerre, mais il leur fallait un spectacle dantesque pour assouvir leur soif de barbarie."

(source : Maurice Bétrancourt, 2014)