une histoire ... LE PONT LAURENT

Le Pont qui enjambe le canal de l'Escaut et relie la ville haute et la ville basse, s'appelle "le Pont Laurent", du nom de l'Ingénieur Pierre-Joseph Laurent.

Il a subi les dommages des guerres, et pris donc des "visages" différents depuis plus d'un siècle

Voici quelques photos ...

 

Les bouchinois ont fort longtemps revendiqué le lieu de naissance de Pierre Joseph Laurent, ce qui créa une longue polémique.

EN effet, celui-ci fut un génie de l'hydraulique et un ingénieur en avance sur son temps. 

Il a façonné l'architecture du Bassin -Rond dont nous sommes si fiers.

Sa stèle repose au pont qui porte son nom (Pont Laurent).

(Maurice Bétrancourt)

 

Il est né en 1713 à Boussières-sur-Sambre, à la fin du règne du Roi Soleil. La Flandre était conquise, mais d'effroyables luttes la déchiraient sans interruption.

Douai, Béthune et quantité d'autres villes du Hainaut venaient d'être assiégées, et l'énergique résistance de Bouchain avait sauvé la France en lui permettant l'organisation de l'armée qui devait gagner la bataille de Denain.

Il est le deuxième enfant d'une fratrie de sept. Son père  était Jacques Laurent, né en 1687 et décédé en 1759 à Somain; sa mère était Marie-Anne Dequevy.

Ils habitaient à Auberchicourt vers 1715 où ils louèrent une ferme de l'abbaye d'Anchin.

Son père fut éclusier à Bouchain, puis entrepreneur pour le roi pour les fortifications de la ville de Condé, et finalement censier de la ferme des abbés d'Anchin à Auberchicourt.

Pierre-Joseph succéda à son père comme éclusier, puis reçut quelques notions de son oncle Joseph Laurent, maître-arpenteur des fortifications de Saint-Quentin.

Dès l'enfance, Pierre-Joseph fit deviner ses aptitudes supérieures et la puissance de son talent : ses dispositions pour la mécanique se développèrent si rapidement qu'il n'avait que huit ou neuf ans quand il invente la nature des forces mouvantes en construisant une machine hydraulique.

Epaulé par le cardinal de Polignac, il va aussi inventer et construire différentes machines qui vont montrer son talent et démarrer sa carrière.

Chargé du dessèchement des marais de la Flandre française et du Hainaut, il a considérablement amélioré la navigation de la Scarpe, et a contribué à rendre la culture de grandes proportions de terrains qui, avant lui, se trouvaient sous les eaux.

Il avait achevé ces importants travaux à l'âge de 21 ans ; aussi lui valurent-ils alors la direction des canaux des mêmes provinces, bien qu'il n'ait jamais fait partie des ingénieurs du gouvernement.

 

Pierre-Joseph se marie le 14 mai 1736 avec Suzanne Joseph Darlot, fille du subdélégué de Bouchain (dont une autre fille Anne-Marguerite est mariée avec le maire héréditaire de Bouchain, Charles Philippe Dehault, seigneur de Lassus, conseiller du Roy). Ils auront 4 enfants.

Une 3ème fille Darlot , Marie-Anne Joseph, selra la deuxième des trois épouses de Pierre-Philippe, le frère cadet de Pierre-Joseph.

Pierre Darlot, Charles Philippe Dehault De Lassus, et P.J.Laurent, vont former le trio qui va diriger la ville de Bouchain dont Pierre-Joseph sera Echevin et inspecteur des chaussées et rivières de la châtellenie.

 

 

Il mourut en 1773 à Paris, et inhumé à Aniche.

(sources : Maurice Bétrancourt, Wikipédia)

LES PONTS et PORTES  DE BOUCHAIN

(avant le démembrement de 1893)

Venant de Douai, un pont en maçonnerie franchit le plat-fossé, après la traversée du Glacis et du Chemin Couvert. Le premier pont-levis est ainsi atteint. Il permet l'accès à la Porte de Campagne et à la place d'armes du Ravelin de Douai

On pénètre ensuite dans le Magasin aux palissades par la Porte d'Ostrevant. Un grand pont à arches et un second pont-levis conduit à la Porte Haute qui prendra  le nom de Porte de Douai après le 18ème siècle.

Nous sommes alors au coeur de l'enceinte fortifiée de la ville haute.

Encore quelques dizaines de mètres sur la Rue Chaussée, et nous atteignons la Porte Basse (ou porte d'entre deux villes), puis le troisième pont-levis et les écluses d'un magnifique pont à arches qui traverse la Sensey (époque de Vauban)

Nous pouvons ainsi admirer le superbe jardin d'agrément qui a remplacé La Place d'Armes de l'Ouvrage à Cornes (environ à l'emplacement de la médiathèque) ; un passage aménagé au travers du talus du chemin couvert, des ba nquettes de tir et des parapets de cet ouvrage amène à un quatrième pont-levis, le pont Simone Bouteille(sous la Médiathèque actuelle), toujours accompagné de son Pont à Arches.

Nous sommes au centre de la ville basse. Empruntons la rue Route (ou rue nationale ou grand-rue, actuelle rue Henri Bocquet) puis le Pont des Religieuses qui coupe la Rue de Venise (disparue aujourd'hui). La Grand-Rue se prolonge pour nous faire admirer le Pavillon Saint-Louis.

A l'extrémité de cette grand-rue, se trouvent à gauche le Tordoir (moulin à huile), à droite le Moulin Risbourg (qui a brulé durant la guerre), et la Porte d'Anteville (appelée aussi porte Roland dès 1650 puis porte de Cambrai en 1722 et porte de Paris en 1828 à avec son pont-levis et son pont à arches.

Toujours dans la même direction se trouve le Pont à Roulettes (ainsi nommé à cause de son tablier escamotable monté sur roulement)

Cet ouvrage est installé dans l'axe de la Porte d'Eau qui franchit la rivière du Vieil Escaut. A quelques centaines de mètres du pont à roulettes, c'était la Porte de Landrecies avec son pont-levis et son pont à arches.

A l'est du pont à roulettes, c'était le Pont Bleu en bois. Il franchissait un fossé et permettait l'accès de la place d'armes à un ouvrage extérieur en demi-lune.

A l'extrémité de l'Esplanade, parallèle au pignon de la Caserne (extrémité de la place actuellement, à droite de la poste), c'était le Pont du Petit-Bois avec son pont levis, qui permettait le franchissement d'un bras du vieil escaut qui longeait la façade est de la caserne (rue derrière la Poste)

 

Avant le creusement des étangs du Petit et du Grand Large (début 19ème) existait le Pont des Marais, dans l'axe de la Rue des Marais (actuellement rue Dronsart), lui aussi franchissait un des nombreux bras du Vieil Escaut. Cet ouvrage a été remplacé par le Pont des Vaches situé dans l'axe du chemin menant au Fort Noir.

 

NB : au 19ème siècle, 19 ruisseaux se jetaient dans l'Escaut, canalisé depuis 1780. 

En 1830 on comptait 12 pont-levis dont 9 pour traverser la ville du nord au sud.

 

 

Sur la maquette qui avait été réalisée et exposée aux Invalides de Paris, puis revenue à Lille, on peut apercevoir certains de ces Ponts et Portes d'avant le démantèlement des fortifications de la ville, à partir de fin XIXe.

 

Ville haute
Ville haute
Ville Basse
Ville Basse

PONT SIMONE BOUTEILLE

Quelques photos originelles du pont sous la médiathèque ,  vestiges retrouvés lors de l'étude pour la construction du batiment.

Merci Clotilde !

porte Roland
porte Roland
pont de la Sensée
pont de la Sensée